Namche Bazar sur la route du retour

Himalaya du Népal

Bas Khumbu

Les conditions climatiques s'adoucissent au gré de la descente. Il fait plus chaud. La végétation recouvre le bas des pentes. Plus fréquentés, les sentiers sont plus larges et beaucoup moins accidentés. Quoique moins spectaculaires que dans le haut Khumbu, les vues panoramiques sont nombreuses. Les glaciers et leurs moraines ont cédé la place aux rivières tortueuses et bruyantes. Les sommets recouverts de neige servent désormais de toile de fond aux profondes vallées aux murs dénudés sur lesquels s'étirent à n'en plus finir, des sentiers poussiéreux exposés au soleil et au vent.

Descente À flanc de montagne

Retour via Khumjung

Ceux qui n'ont pas visité Khumjung lors de la montée, un village authentiquement sherpa situé au pied du Khumbila, ont une dernière chance de le faire en poursuivant la route vers l'ouest après Sanasa. Ce détour implique cependant une montée additionnelle d'environ 200 mètres et une descente raide sur le magnifique sentier reliant Khumjung, Syangboche et Namche Bazar.

Sagarmatha National Park Headquarters

Sur le sentier conduisant à Chhorkung, au-delà du poste de police, on peut visiter le quartier général du Parc National de Sagarmatha si l'on dispose d'un peu de temps. Y sont exposés, différents éléments en rapport avec la population sherpa, la faune et la végétation du Khumbu. Cette exposition a pour but de sensibiliser les visiteurs à l'importance de la protection de l'environnement et de la préservation de la culture sherpa.

Etape 2 : Tengboche-Namche Bazar
Durée : environ 7 heures
Dénivelés : + négligeable / - 420 mètres
Gîte et repas : Phunki, Teshinga, Kenjoma

Étape 2 : variation d'altitude
Tengboche	3 860 mètres
Phunki Tenga	3 250 mètres
Teshinga	3 340 mètres
Namche Bazar	3 440 mètres

Carte-itinéraire
Tengboche - Namche Bazar

Ama Dablam Nous nous sommes remis en route et marchons à présent à découvert sur le versant d'une montagne. Nous devons fréquemment céder le passage aux caravanes de yacks qui montent sur Tengboche et saluons de namaste les trekkeurs essoufflés qui, sous un soleil ardent, grimpent péniblement derrière elles. Cette section de la piste de l'Everest est la plus achalandée que nous ayons connue depuis le début du trek.

Le bas Khumbu

Comme un fil interminable, le sentier descend en s'accrochant aux murs des vallées

qui se succèdent tout au long du parcours. Approchant de Phunki Tenga, la pente s'accentue tandis que le sentier se faufile en serpentant à travers une forêt clairsemée qui habille tant bien que mal le versant de la montagne. Quittant la vallée de l'Imja Khola, nous voici au bord de la Dudh Kosi que l'on traverse sur un vieux pont. Sur la berge, des groupes de trekkers se sont arrêtés pour refaire le plein d'énergie avant d'entreprendre leur longue montée sur Tengboche. Nous sommes au point le plus bas du Khumbu. Nous en profitons aussi pour faire une brève pause avant d'entreprendre la remontée vers Namche.

La descente

Avancer à reculons

Près de Sanasa, nous virons au sud en direction de Kenjoma et Chhorkung, un faubourg sur les hauteurs de Namche Bazar, et empruntons le sentier contournant Khumjung du côté est. Ce sentier fait un long détour en courant à découvert sur le versant d'une arête. Les pentes y sont plutôt graduelles. Chacun y allant à son rythme en cette fin d'après-midi, le groupe s'est disloqué. Je marche lentement derrière France. À chaque tournant, le sentier continue à s'étirer loin en avant jusqu'au prochain tournant qui cache on ne sait quoi. Semblant pressée d'arriver au camp, France manifeste son impatience à chaque fois.

Il y à peine plus d'une quinzaine de jours, nous quittions Namche Bazar et partions à la découverte du Khumbu en marchant en direction opposée sur ce même sentier dénudé. L'enthousiasme était alors à son comble. Aujourd'hui, malgré la fatigue et l'envie d'arriver au camp, la nostalgie me colle à la peau. Je m'arrête fréquemment pour regarder en arrière, tâchant de saisir en un rapide balayage des yeux, les dernières images qu'offrent les sommets du haut Khumbu déjà loin au nord. L'Ama Dablam, plus proche, semble veiller en mère bienveillante sur ce coin de pays.

France, tel un aigle à la recherche de sa proie, scrute l'horizon. « Ah, Namche enfin ! » s'exclame-t-elle à la vue de quelques maisons loin en avant. Nous nous complétons bien en exprimant chacun à notre façon les sentiments ambivalents qui nous habitent en cette fin de trek. Le coeur en arrière et les tripes en avant. À pas lents, nous atteignons les faubourgs du village. J'arrive au nid de coucou en traînant un peu de la patte, à cause de ce genou mal en point, mais je respire avec une facilité surprenante. Pourtant, lors de la montée, Namche a bien failli avoir raison de moi. Chance ou détermination ? Quoiqu'il en soit, je serai toujours redevable à Pascal, notre guide, d'avoir fait preuve d'un grand professionnalisme à Namche afin de n'échapper personne en route.

La bakery

Les porteurs n’étant pas arrivés, je pars faire un tour en bas. L'heure du règlement de compte a sonné. Cette fois, je prendrai ma revanche. Vite à la bakery. Je choisis une grosse pointe de tarte aux pommes, deux beignets à la crème, un petit pain à la croûte bien doré et un café. Sans honte, je m’empiffre gloutonnement comme un goinfre. Quel délice. Une autre grosse pointe de tarte. J’ai du rattrapage à faire car j’ai perdu des kilos qui n'étaient pas en trop. Repu, je reste là, savourant ce moment à ne rien faire.

De retour au camp, je n’ai évidemment pas faim. Encore moins pour du dal bhat. Je me joins au groupe pour le dessert et le thé noir. Malgré la fatigue causée par cette longue journée, les rires et les taquineries témoignent de la bonne humeur qui règne au sein de la troupe. Les conversations sont plus animées ce soir. Faut-il s'en surprendre ?