La condition
des porteurs au Népal
Les
guides de trekking (porteurs-guides) et les porteurs népalais
sont souvent les acteurs principaux d'un trekking. Sans eux, le
trekking en Himalaya du Népal ne serait accessible qu'à un
petit nombre de trekkeurs.
Qui sont les porteurs ?
Pour la plupart paysans pratiquant de façon saisonnière un métier
de la montagne, les porteurs appartiennent à différentes ethnies
(Tamang, Rai, Gurung) et proviennent de diverses régions. Durant les
saisons de trekking, ils s'empressent de quitter temporairement leur terre
pour gagner le revenu d'appoint dont ils ont besoin pour faire vivre leur famille.
Même si les porteurs gagnent ainsi davantage qu'ils ne gagneraient autrement,
on ne peut nier pour autant l'exploitation dont ils sont l'objet. La situation
est un peu meilleure pour ceux qui pratiquent le métier de guide de
trekking à titre indépendant ou au sein d'une agence de trekking.
Conditions
de travail
Les guides de trekking informent, encouragent et facilitent les contacts avec
les populations locales. Ils gagnent entre 600 et 1 000 NRs par jour,
souvent moins dans les petites entreprises. La situation des porteurs est pire.
Ils portent des charges très lourdes sur des sentiers accidentés
pour aussi peu que 300 à 500 NRs par jour. Certains arrivent à gagner
un peu plus en portant plus lourd que 30 kg, soit la limite fixée par
réglementation gouvernementale. Les charges atteignent parfois 50-60
kg. Personne ne semble s'occuper de l'application de la réglementation.
Tout au long d'un trekking,
les guides et porteurs doivent se loger et se nourrir à même
leurs gains. La plupart du temps, ils ne bénéficient
d'aucune assurance. De nombreux porteurs n'utilisent pas de matériel
de couchage afin de ne pas ajouter à leur charge. Ils se
contentent d'une simple bâche. Chaque année, des porteurs
meurent du mal d'altitude parce qu'ils sont mal informés
sur cette pathologie ou parce qu'ils tentent le coup, malgré leurs
malaises, pour gagner l'argent dont leur famille a besoin. Certaines
agences népalaises avec lesquelles transigent les agences
occidentales offrent de meilleures conditions à leurs porteurs
mais le métier demeure néanmoins extrêmement
difficile.
Respect et dignité des
porteurs
Des bénévoles ont fondé l'International Porter Protection
Group qui s'est donné pour mission de sensibiliser les agences
locales de trekking à la condition des porteurs et d'obtenir leur engagement à respecter
certaines conditions lors de l'embauche de leurs porteurs : charge maximum
de 30 kg, salaire décent, équipement approprié. L'Association
pour le respect et la dignité des porteurs de l'Himalaya propose
aux professionnels du tourisme, une convention par laquelle ils s'engagent à garantir
des conditions de travail décentes à leurs porteurs. L'Association
Porter's Progress, dirigée par une Sherpani, s'est quand à elle
engagée dans le prêt de vêtements aux porteurs. Elle offre
en plus des cours d'anglais et de secourisme aux porteurs afin de les aider à gravir
les échelons dans la hiérarchie des métiers de la montagne
: kitchen boy, porteur, assistant-guide, guide et enfin sirdar. On ne connaît
pas vraiment l'impact de l'action de ces associations.
Embauche d'un porteur via
une agence népalaise
Dans cet esprit, si davantage de trekkeurs prenaient la peine de ne transiger
qu'avec les agences népalaises qui disposent et appliquent une charte éthique à l'endroit
de leurs porteurs ou qui sont signataires d'une convention auprès d'une
association vouée à l'amélioration des conditions faites
aux porteurs, peut-être contriburions-nous à améliorer
leur situation. Si cette pratique se généralisait, malgré un
léger supplément de coût, la plupart des agences encore
réfractaires n'auraient d'autre choix que d'emboîter le pas sous
peine de fermer boutique.
Association
pour le respect et la dignité des porteurs