Le Sikkim: un ancien royaume de l'Himalaya

Himalaya du Népal

Le Sikkim - « La Terre du bonheur », est situé au coeur de l'Himalaya oriental, entre le Népal à l'ouest, le Bhoutan à l'est et le Tibet au nord. Établi en 1642 par le roi Phuntsog Namgyal, qui en devint le premier chogyal, ou chef spirituel et temporel, le royaume du Sikkim fut gouverné par la dynastie Namgyal avant d'être intégré à l'Inde par voie de référendum en 1975.

Géographie

Le Sikkim est traversé par la chaîne himalayenne. Son altitude culmine à 8 598 mètres au sommet du Kangchenjunga, la demeure des cinq trésors, troisième plus haute cime du monde. D'une superficie de 7 096 km², dont une vaste partie est recouverte de sommets enneigés, le pays jouit d'un climat quasi-tropical au sud, tempéré au centre et alpin au nord. La rivière Tista et ses affluents ont creusé des gorges profondes et leurs torrents ont été harnachés pour produire l'électricité alimentant ses principales villes : Gangtok la capitale, Rumtek et Rongphu.

Le Sikkim regorge de vastes forêts. Son économie est néanmoins principalement agricole. Les basses terres et les moyennes vallées du Sikkim sont fertiles. La forte mousson favorise la culture du riz. On y pratique aussi la culture étagée du maïs, du blé et de l'orge. La culture des arbres fruitiers y est aussi très répandue. En haute altitude, on fait l'élevage du yack et du mouton. L'industrie s'y développe lentement.

Population

En 1991, le Sikkim comptait 406 500 habitants. Les Lepchas, d'origine mongoloïde, seraient les premiers habitants du Sikkim. Des Bothias et des Limbus d'origine tibétaine sont venus s'y installer plus tard. Au contact des Bothias, les Lepchas ont adopté plusieurs de leurs coutumes. Comme les Bothias, ils parlent un dialecte s'apparentant aux langues de la famille tibéto-birmane, sont bouddhistes et sont restés fidèles à certaines de leurs traditions chamanistes. Les Lepchas sont divisés en clans patrilinéaires. Ils sont généralement monogames mais il arrive qu’un homme partage sa femme avec un plus jeune frère qui vient habiter chez lui. Peuple de chasseurs-cueilleurs traditionnellement, les Lepchas font de l'élevage en combinaison avec une agriculture de subsistance dans les hautes vallées du nord où sont aussi installés les Bothias.

Société

Le chef de l'État est un gouverneur nommé par le président indien. Les sièges de l'Assemblée législative sont représentatifs des principales composantes de la population. L'enseignement primaire et secondaire est dispensé gratuitement. Le taux d'alphabétisation avoisinerait 60%. La vie culturelle au Sikkim est fortement influencée par la tradition tibétaine. Les monastères bouddhistes sont nombreux et les fêtes religieuses revêtent ici le même caractère qu'ailleurs dans l'aire tibétaine du haut Himalaya.

De royaume souverain à état indien

Au cours de sa courte histoire, le Sikkim fut amputé de vastes parties de son territoire. Confronté à des guerres avec le Népal et le Bhoutan au XVIIIème siècle, le Sikkim devint un protectorat britannique avec statut d'État princier en 1817, puis protectorat indien en 1950. Ne pouvant plus résister à la pression populaire exigeant l'abolition de la féodalité et l'instauration d'élection libre, le Sikkim a dû demander à l'Inde d'intervenir pour mettre fin aux troubles. Profitant du mécontentement de la population sikkimaise, l'Inde organisa un référendum qui fit finalement basculer le pays dans l'Union indienne en 1975.

Diaspora népalaise

Plus récemment, des Népalais hindouistes et parlant le nepali, sont massivement venus s'établir dans les basses terres et les collines au Sikkim pour y pratiquer l'agriculture. Continuant d'affluer au Sikkim, les immigrés népalais deviennent majoritaires dans plusieurs régions. Ils y font valoir leurs revendications autonomistes. Les Sikkimais leur reprochent notamment de détruire les forêts pour agrandir l'espace cultivable. Cherchant à faire contrepoids aux populations hindouisées établies dans le sud du pays, les Sikkimais entretiennent d'étroites relations avec les populations du Tibet et du Bhoutan, tant au plan commercial que culturel, cherchant ainsi à préserver la culture sikkimaise authentique.

Semblablement à la situation au Bhoutan il y a quelques décennies, le Sikkim est confronté au problème de la préservation de sa culture dans le contexte de l'immigration massive de Népalais venant s'installer au sud du pays. Tandis que le Népal compte près de 30 millions d'habitants alors qu'une vaste partie de son territoire, située en haute montagne, est inhabitable, le Sikkim, le Bhoutan et plusieurs régions de l'Inde-du-Nord sont peu peuplés. En outre, les conditions géo-climatiques de leurs zones méridionales sont semblables au sud du Népal surpeuplé. On peut comprendre la tentation des Népalais qui, n'arrivant plus à vivre chez-eux, cherchent un milieu semblable à celui qu'ils connaissent pour améliorer leur sort sans devoir trop s'éloigner.

Carte géographique
Carte du Sikkim


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		Le Sikkim - « La Terre du bonheur », est situé au coeur de l'Himalaya oriental, entre le Népal à l'ouest, le Bhoutan à l'est et le Tibet au nord. Établi en 1642 par le roi Phuntsog Namgyal, qui en devint le premier chogyal, ou chef spirituel et temporel, le royaume du Sikkim fut gouverné par la dynastie Namgyal avant d'être intégré à l'Inde par voie de référendum en 1975.








Géographie Le Sikkim est traversé par la chaîne himalayenne. Son altitude culmine à 8 598 mètres au sommet du Kangchenjunga, la demeure des cinq trésors, troisième plus haute cime du monde. D'une superficie de 7 096 km², dont une vaste partie est recouverte de sommets enneigés, le pays jouit d'un climat quasi-tropical au sud, tempéré au centre et alpin au nord. La rivière Tista et ses affluents ont creusé des gorges profondes et leurs torrents ont été harnachés pour produire l'électricité alimentant ses principales villes : Gangtok la capitale, Rumtek et Rongphu. Le Sikkim regorge de vastes forêts. Son économie est néanmoins principalement agricole. Les basses terres et les moyennes vallées du Sikkim sont fertiles. La forte mousson favorise la culture du riz. On y pratique aussi la culture étagée du maïs, du blé et de l'orge. La culture des arbres fruitiers y est aussi très répandue. En haute altitude, on fait l'élevage du yack et du mouton. L'industrie s'y développe lentement. Population En 1991, le Sikkim comptait 406 500 habitants. Les Lepchas, d'origine mongoloïde, seraient les premiers habitants du Sikkim. Des Bothias et des Limbus d'origine tibétaine sont venus s'y installer plus tard. Au contact des Bothias, les Lepchas ont adopté plusieurs de leurs coutumes. Comme les Bothias, ils parlent un dialecte s'apparentant aux langues de la famille tibéto-birmane, sont bouddhistes et sont restés fidèles à certaines de leurs traditions chamanistes. Les Lepchas sont divisés en clans patrilinéaires. Ils sont généralement monogames mais il arrive qu’un homme partage sa femme avec un plus jeune frère qui vient habiter chez lui. Peuple de chasseurs-cueilleurs traditionnellement, les Lepchas font de l'élevage en combinaison avec une agriculture de subsistance dans les hautes vallées du nord où sont aussi installés les Bothias. Société Le chef de l'État est un gouverneur nommé par le président indien. Les sièges de l'Assemblée législative sont représentatifs des principales composantes de la population. L'enseignement primaire et secondaire est dispensé gratuitement. Le taux d'alphabétisation avoisinerait 60%. La vie culturelle au Sikkim est fortement influencée par la tradition tibétaine. Les monastères bouddhistes sont nombreux et les fêtes religieuses revêtent ici le même caractère qu'ailleurs dans l'aire tibétaine du haut Himalaya.			De royaume souverain à état indien Au cours de sa courte histoire, le Sikkim fut amputé de vastes parties de son territoire. Confronté à des guerres avec le Népal et le Bhoutan au XVIIIème siècle, le Sikkim devint un protectorat britannique avec statut d'État princier en 1817, puis protectorat indien en 1950. Ne pouvant plus résister à la pression populaire exigeant l'abolition de la féodalité et l'instauration d'élection libre, le Sikkim a dû demander à l'Inde d'intervenir pour mettre fin aux troubles. Profitant du mécontentement de la population sikkimaise, l'Inde organisa un référendum qui fit finalement basculer le pays dans l'Union indienne en 1975. Diaspora népalaise Plus récemment, des Népalais hindouistes et parlant le nepali, sont massivement venus s'établir dans les basses terres et les collines au Sikkim pour y pratiquer l'agriculture. Continuant d'affluer au Sikkim, les immigrés népalais deviennent majoritaires dans plusieurs régions. Ils y font valoir leurs revendications autonomistes. Les Sikkimais leur reprochent notamment de détruire les forêts pour agrandir l'espace cultivable. Cherchant à faire contrepoids aux populations hindouisées établies dans le sud du pays, les Sikkimais entretiennent d'étroites relations avec les populations du Tibet et du Bhoutan, tant au plan commercial que culturel, cherchant ainsi à préserver la culture sikkimaise authentique. Semblablement à la situation au Bhoutan il y a quelques décennies, le Sikkim est confronté au problème de la préservation de sa culture dans le contexte de l'immigration massive de Népalais venant s'installer au sud du pays. Tandis que le Népal compte près de 30 millions d'habitants alors qu'une vaste partie de son territoire, située en haute montagne, est inhabitable, le Sikkim, le Bhoutan et plusieurs régions de l'Inde-du-Nord sont peu peuplés. En outre, les conditions géo-climatiques de leurs zones méridionales sont semblables au sud du Népal surpeuplé. On peut comprendre la tentation des Népalais qui, n'arrivant plus à vivre chez-eux, cherchent un milieu semblable à celui qu'ils connaissent pour améliorer leur sort sans devoir trop s'éloigner. Carte géographique Carte du Sikkim
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