Himalaya du Népal

 

 


Le yack

Le yack (yack) est à l'Himalaya ce que le chameau est au désert et le renne à la toundra. C'est l'animal de survie de l'Himalaya. Les yacks sauvages (drung), autrefois nombreux, se font de plus en plus rares aujourd'hui. Les hauts plateaux de l'Himalaya, le Changtang principalement, constituent son principal habitat. Le mâle adulte pèse en moyenne 600 kg. Un gros spécimen peut peser jusqu'à une tonne. La femelle du yack est appelée nak ou dri Petit lexique en bas de page.

Yack sauvage au Changtang - Tibet Photo

Animal grégaire

Le yack est un animal robuste et puissant possédant une longue toison épaisse qui dissimule ses pattes courtes et le protège contre le froid et les intempéries. Sa tête est pourvue de longues cornes pointues d'autant plus dangereuses que le yack se déplace tête baissée. On dit du yack qu'il est timide, craintif et redoutable à la fois. Son caractère est ombrageux et imprévisible. Pour mieux respirer dans un air raréfié en oxygène, il possède un coeur et des poumons très développés et son taux de globules rouges est supérieur à celui des bovins des plaines.

Malgré sa corpulence, le yack est d'une agilité remarquable, même sur les pentes les plus escarpés. Si la pente devient trop raide, il peut même monter sur les genoux de ses membres antérieurs. Le yack n'est pas à l'aise à une altitude inférieure à 3 000 mètres.

Les yacks vivent en troupeaux. Des hardes constituées exclusivement de femelles et de jeunes d'une part, et d'autre part, des petits groupes de mâles. Les vieux mâles vivent quant à eux en solitaires. Leur grande taille les rend moins vulnérables aux prédateurs. Les mâles rejoignent les hardes de femelles durant la période de reproduction. Ils s’affrontent fréquemment lors de violents combats durant cette période. La gestation dure 9 mois. La femelle donne naissance à un seul petit dont elle s'occupe pendant près d'un an. La longévité d’un yack en liberté ne dépasse pas 25 ans.

Nak et Sherpani au Khumbu - Népal Photo

Yack domestique

Si le yack sauvage est de plus en plus rare, le yack domestique est par contre largement répandu en Himalaya. Les nomades tibétains vivent essentiellement de l'élevage du yack. Le yack domestique, moins imposant que le yack sauvage, est utilisé comme animal de bât. Plus rarement pour les travaux aux champs, car il n'a pas la réputation d'être un animal docile.

Yacks domestiques

Pourvu d'un corps massif et puissant, le yack est indéniablement l'animal le plus utile aux populations de l'aire tibétaine qui l'élèvent pour sa chair, sa laine, sa peau, son lait et sa bouse. Son lait est baratté pour en faire du beurre et du fromage. Sa laine sert à confectionner vêtements et couvertures de même que les tentes sous lesquelles s'abritent les nomades tibétains. Sa peau est utilisée pour confectionner bottes et sacoches. Sa bouse sert enfin de combustible.

Animal de bât

Les yacks font la fierté de leur propriétaire. Chez les Sherpas, posséder des yacks suscite la considération. Les Sherpas utilisent leurs yacks surtout comme animal de bât. Ils conduisent des caravanes de yacks transportant le matériel des alpinistes et des trekkeurs se rendant notamment dans la région de l'Everest.

Yack au KhumbuLe yack-pa marche toujours derrière la dernière bête de la caravane et encourage ses yacks par des sifflements ou des paroles qu'il murmure sans cesse. Si la bête de tête s'arrête, elle reçoit l'ordre d'avancer sur un ton qui ne laisse pas de doute. Si elle n'obtempère pas, un petit caillou lancé adroitement sur son flanc la décidera à poursuivre la marche. Même si cet animal peut porter de lourdes charges sur toutes sortes de terrain, mêmes très accidentés, les Sherpas ne lui en demandent pas trop. La charge habituelle est normalement inférieure à 100 kilogrammes.

Lorsqu'ils ne sont pas au travail, les yacks vivent en liberté surveillée autour des villages dans le haut Himalaya népalais, ou, sur le haut plateau tibétain, près des campements de nomades. L'été, les yacks broutent une grande partie de la journée dans les alpages de haute altitude car l'herbe n'y est jamais très abondante. L'hiver, les yacks couchent dehors. S'il fait tempête, ils se mettront à l'abri près de la maison ou d'un muret. L'étable est réservée aux jeunes veaux et génisses.

Hybride

Plus docile que le yack, le dzo est le mâle hybride issu du croisement entre un yack et une vache ou une nak et un taureau. Le dzo (dzoppio chez les Sherpas), moins résistant au froid, remplace admirablement bien le yack aux altitudes inférieures. Le dzo est utilisé comme animal de bât et pour les travaux aux champs.

Petit lexique
 Yack (yak) : boss grunniens en latin (boeuf qui grogne)
 Nak : femelle du yack
Dri (drimo) : femelle du yack en tibétain
Dzo (dzoppio) : mâle hybride d'un yack et d'une vache ou d'une nak et d'un taureau
Dzom (dzomo) : femelle du dzo
Zopiok : dzo en tibétain
Zho ou zo : traduction anglaise parfois utilisée pour désigner l'hybride entre le yack et la vache
Drung : yack sauvage des hauts plateaux du Changtang

Yack-pa : celui qui s'occupe des yacks

Crédits photo
© Sabine Steinmüller (en haut)
© Franck Charton (en bas)

 

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