Système d'éducation
En 1951, le droit à l'éducation fut inscrit dans la constitution. En
1954, la National Education Planning Commission fut fondée
afin de mettre sur pied un véritable système d'éducation.
Un ministère de l'Éducation s'est vu confier la
responsabilité du financement, de l'administration et
de l'inspection des écoles publiques de même que
des écoles privées subventionnées par le
gouvernement. L'enseignement primaire devint obligatoire et gratuit en 1975 pour tous les enfants âgés de 6 à 11 ans.
Les études de niveau universitaire sont devenues possibles
en 1959 avec la création de lUniversité Tribhuvan à Katmandou. Le Népal compte maintenant six universités.
Cycles scolaires
Le cours primaire s'étire sur 5 années. Le cours secondaire de premier niveau couvre de la 6e année à la 8e année. Le cours secondaire de deuxième niveau couvre les 9e et 10e année d'étude et donne accès à un certificat de fin d'étude. Le cours secondaire supérieur englobant les 11e et 12e année donne accès à l'université au niveau du master en 2 ans et du doctorat en 5 ans.
Fréquentation
scolaire
Selon les données du dernier recensement, le taux d'alphabétisation de la population était de
71,2% en 2021 : il était cependant beaucoup plus élevé chez
les garçons que chez les filles et aussi plus élevé dans les
régions urbaines que dans les régions rurales. Le Népal
comptait alors 26 036 écoles primaires et 11 639 écoles
secondaires.
Écoles publiques et privées
Le système scolaire népalais comporte un régime public et des écoles privées. Même si le régime public est sous-financé par rapport aux besoins, l'école publique est gratuite de la 1ère à la 5e année. Par ailleurs, de nombreuses écoles privées sont subventionnées par le Gouvernement. Étant aussi grandement sous-financées, les parents doivent assumer les frais de scolarité et de fournitures scolaires de leurs enfants afin de couvrir les dépenses de fonctionnement de ces établissements. Les écoles privées se situent surtout en zone urbaine. Considérant que la qualité de l'enseignement dispensé dans les écoles privées est jugée supérieure à celle des écoles publiques, les établissements privés dépassent en nombre les établissements publics au niveau de l'enseignement secondaire supérieur. Au Népal, le port de l'uniforme scolaire est obligatoire, tant dans les écoles publiques que les écoles privées subventionnées. La cravate est souvent imposée dès la 1ère année.
Disparités
régionales
Le système scolaire souffre de disparités régionales
importantes quant à la facilité d'accès à l'école et à la qualité de l'enseignement.
Les régions éloignées, surtout dans l'ouest du pays et dans les montagnes du haut pays au nord, sont
nettement désavantagées. On y trouve fréquemment des écoles communautaires de village qui sont pour la plupart des écoles publiques sous-financées dont le manque de moyens est comblé par les villageois. Ceux-ci doivent souvent faire appel à des subventions d'associations internationales pour en assurer le fonctionnement. En outre, même lorsqu'une école
est accessible dans ces régions et fonctionne tant bien que mal, beaucoup d'enfants ne la
fréquentent pas régulièrement ou doivent se contenter de quelques années
d'études seulement parce qu'on a besoin d'eux pour les tâches
domestiques et les travaux aux champs.
Inégalités
sociales
L'école privée, reconnue pour dispenser un enseignement de meilleure qualité, n'est pas accessible à tous en raison des coûts élevés qu'elle exige. Rares sont les familles qui peuvent y inscrire tous leurs enfants. Comme l'éducation des filles
est jugée moins nécessaire que celle des garçons, ces derniers sont souvent favorisés.
D'une manière générale,
malgré des progrès indéniables en matière
d'accessibilité à l'école, les élites
bénéficient davantage du système d'éducation.
Pour des motifs principalement économiques et culturels,
leurs enfants accèdent en plus grand nombre à l'école,
ils y poursuivent leurs études plus longtemps et plusieurs
vont même parfaire leur formation à l'étranger,
ce qui leur confère un avantage et un prestige indéniables à leur
retour au pays.
Saraswati, épouse du dieu Brahma, est la déesse de la connaissance et des arts. Tenant dans une main un livre d'écritures sacrées, symbolisant la connaissance, elle joue d'un instrument à cordes, symbolisant les arts. Saraswati est la déesse des écoliers et des étudiants au Népal.
Système de santé
Tout
comme l'éducation, l'administration du système de santé au Népal posent d'énormes
problèmes, tant en raison de facteurs culturels que de
ressources disponibles. Le relief du pays, la pauvreté de
la population, les conditions de logement, le manque d'équipements
sanitaires et les coutumes contribuent à faire de la santé publique
un défi majeur pour l'administration népalaise.
La malnutrition, la lèpre,
la tuberculose, la malaria, le choléra, la typhoïde
et les troubles gastro-intestinaux de tous ordres ont longtemps hypothéqué l'espérance de vie à la naissance des Népalais : à peine plus de 50 ans en 2001.
Difficultés
d'accès aux soins
Au début des années 2000, le Népal disposait de 10 centres de santé, 83 hôpitaux, 700 cliniques médicales (health posts) et 3 158 dispensaires déservant les villages. Le Népal comptait alors 1 259 médecins, soit 1 médecin pour 18 400 personnes. Grâce à l'aide
internationale, les programmes de santé publique
mis de l'avant
ont permis une amélioration de la situation. À titre d'exemple, l'espérance de vie à la naissance est passée à 66,67 ans pour les femmes et à 64,3 ans pour les hommes. Malgré ces
progrès, les services de santé demeurent
inadéquats. Il n'y a pas assez de médecins
ni assez d'hôpitaux pour répondre aux besoins
de la population. Dans certaines régions éloignées,
l'accès aux soins de santé nécessite
de longues heures de marche. De nombreux établissements
sanitaires en milieu rural ne sont pas fonctionnels
en raison surtout du manque d'équipements, de médicaments et de personnel compétent.
Approche
préventive déficiente
De plus, les programmes
visant à sensibiliser la population à l'importance
de l'hygiène sont nettement déficients.
Les cours d'eau sont pollués : on va laver le linge à la rivière, on y fait ses ablutions pour se « purifier »,
on y jette les cendres des défunts que l'on
a conduit aux ghats pour la crémation. Certaines
entreprises n'hésitent pas à y déverser
leurs déchets industriels. Il ne faut donc pas
se surprendre si une large partie de la population est
infestée de parasites intestinaux et d'autres maladies durables.
Crédits photo
© Daniel Gauvreau
Éducation : la petite histoire
Le secteur de l'éducation
a mis longtemps à se développer au Népal.
La famille Rana, qui a gouverné le pays de 1850 à 1951,
s'est fermement opposée à l'instauration d'un
système public d'éducation, voyant là une
menace potentielle à son pouvoir. Elle a néanmoins
favorisé l'éducation des enfants de hautes
castes en privilégiant un système privé d'enseignement
dispensé en langue anglaise.
Lorsqu'un Premier Ministre
Rana proposa d'instaurer un système d'enseignement
en nepali accessible à toutes les couches de la population
en 1901, son gouvernement fut renversé. Néanmoins,
quelques écoles privées continuèrent à enseigner
en langue nepali. La Durbar High School, jusque là réservé à l'élite
politique, commença à ouvrir ses portes à d'autres
enfants de familles aisées. Les couches sociales plus
aisées prenant de plus en plus conscience de l'importance
de l'éducation, favorisèrent la construction
de nouvelles écoles, pavant ainsi la voie à un
véritable système d'éducation.
Enseignement obligatoire
La politique de l'enseignement obligatoire au primaire souffre de graves lacunes. Le nombre d'abandons scolaires est élevé, La fréquentation scolaire des filles est inférieure à celle des garçons. Le redoublement scolaire est fréquent. Il faudrait en moyenne une dizaine d'années pour terminer les 5 années du primaire. La qualité de l'enseignement dans les écoles publiques est inférieure à celle dispensée dans les écoles privées. Le système d’éducation public a fort mauvaise réputation. Les Népalais préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles privées lorsqu'ils ont les moyens d'en assumer les coûts.
Enseignement chez les minorités
Malgré la gratuité, la fréquentation scolaire des enfants appartenant aux minorités ethniques n'atteidrait que 30%, soit deux fois moins que la proportion observée pour l'ensemble du pays. Le taux d'alphabétisation ne serait que de 15% chez les filles de ces groupes. Les communautés minoritaires seraient donc nettement sous-scolarisés.
Écoles en région éloignée
Dans les régions éloignées,
notamment dans le haut pays, les écoles sont non seulement
peu nombreuses mais très rudimentaires et fort mal équipées : quelques
salles de classes, (parfois même une seule), mal éclairées,
humides et meublées au moindre coût.
Écolier au Khumbu
Il est difficile d'y recruter de bons instituteurs. Ceux-ci sont peu intéressés à s'expatrier dans les régions reculées où les conditions de vie et de travail sont bien loins d'être idéales. En outre, plusieurs enseignants appartenant aux hautes castes ne veulent pas enseigner aux enfants des castes inférieures, encore moins aux hors castes. On doit donc souvent procéder à l'embauche d'enseignants moins bien qualifiés qui, dans certains cas, sont complètement ignorants de la culture locale. Pire, certaines écoles des régions éloignées n'ont pas d'instituteurs pendant de longues périodes en raison de l'incapacité chronique à recruter des enseignants prêt à relever le défi de l'enseignement en région éloignée.
Médecin ou guérisseur ?
Pour enrayer
la maladie, les Népalais ont recours à la
médecine traditionnelle, à la médecine
ayurvédique et à la médecine moderne.
MÉDECINE TRADITIONNELLE
Tandis que la médecine
traditionnelle fait appel aux jhankris (guérisseurs,
chamans) pour enrayer la maladie par des techniques occultes,
la médecine ayurvédique hindoue fait usage
de plantes médicinales en s'appuyant sur des connaissances
vieilles de plus de 2 000 ans.
MÉDECINE MODERNE
Ce n'est véritablement
qu'au tournant des années 1990 que la médecine
moderne, lorsque accessible, est devenue le moyen le plus
utilisé pour combattre la maladie.
Le gouvernement a développé un réseau
public d'établissements de soins de santé constitué de centres de santé, d'hôpitaux
et de cliniques médicales en milieu urbain et de dispensaires
en milieu rural. Tandis que les centres urbains disposent
de médecins et de personnel infirmier, les dispensaires
font appel à des aides-infirmiers et du personnel
paramédical pour répondre aux besoins des
populations plus dispersées. La qualité des soins, lorsqu'ils sont disponibles, laissent donc souvent à désirer.
Même si les coutumes et les traditions sont tenaces, ce n'est peut-être pas toujours par choix si de nombreux Népalais font encore appel à des jhankris, chamans ou guérisseurs face à la maladie ! Que faire d'autre ?
Initiatives humanitaires
Face aux besoins criants en soins de santé et en éducation des populations défavorisées du Népal, de nombreuses missions humanitaires sont à l'oeuvre dans le pays. Le travail accompli par ces associations est tout à fait colossal : soutien et renforcement des structures locales de santé et d'éducation, réhabilitation d'infrastructures, fournitures scolaires, fourniture de médicaments et de petit équipement médical, sensibilisation à la prévention, dispensation directe de soins de santé.